Dante (1265-1321), Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375) sont les trois phares de la littérature italienne des XIIIe et XIVe siècles. En 1532, parut à Lyon chez l'imprimeur Claude Nourry une traduction en français d'une nouvelle de Boccace : Elegia di Madonna Fiammetta. Fiammetta est amoureuse de Pamphile, mais celui-ci la fuit parce qu’il croit que la distance fortifie l’amour. À la fin de son histoire, Boccace laisse cette petite Flamme inconsolable de n'avoir pas retrouvé Pamphile. Qu'allait-elle devenir ? La suite vint 150 ans plus tard sous la plume d'un auteur espagnol, Juan de Flores, avec ce titre : Grimalte y Gradissa.

 

Juan de Flores a beaucoup compliqué l'histoire de Boccace. Il a ajouté deux personnages, Gradisse et Grimalte, sorte de double inversé de Flammette et Pamphile. Flammette aime Pamphile qui la fuit, Grimalte aime Gradisse qui le repousse. Paroxysme de la passion amoureuse, Gradisse impose à Grimalte de retrouver Pamphile et de le mettre à mort pour le punir de son ingratitude envers Flammette.

 

L'édition de la traduction de Boccace par Claude Nourry en 1532 eut sans doute un grand succès puisqu'elle fut suivie d'une réédition la même année chez François Juste. On peut supposer que pour prolonger cette réussite commerciale, François Juste demanda à Maurice Scève, qui devait suffisamment connaître le castillan, de traduire la suite espagnole de Juan de Florès. Le livre parut au début de 1535 sous le titre La Déplorable fin de Flamette, sans le nom du traducteur, mais avec une devise que l'on retrouvera quelques mois plus tard dans l'églogue Arion dont on sait sans équivoque qu'elle est de Maurice Scève : « SOUFFRIR SE OFFRIR ». La même année que La Déplorable fin de Flamette, François Juste sortit de ses presses le Gargantua de François Rabelais. 

 

Référence de l'exemplaire de la Bibliothèque Municipale de Lyon : Rés 813 768.

La Deplourable fin de Flamete, Elegante invention de Jehan de Flores espaignol, traduicte en Langue Francoyse. SOUFFRIR SE OUFFRIR. 1535, on les vend à Lyon chez Francoys Juste, devant nostre Dame de Confort. Lyon, François Juste, 1535.

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1536, une nouvelle édition de

La Déplorable fin de Flamette fut imprimée à Paris par Denis Janot, autre signe du succès du livre.

 

Source :

Les Bibliothèques virtuelles Humanistes (Université de Tours)

 

 


En 1532 ou 1533, Claude Nourry publia URBAIN le mescongneu filz de l’empereur Federic Barberousse, qui par la finesse de certains florentins surprist la fille du Souldan, Histoire de Jehan Boccace non moins adventureuse que delectable, Translatée nouvellement d’Italien en Françoys.

 

Il s'agit de la traduction par Claudine Scève, soeur de Maurice, d'une autre nouvelle attribuée (sans doute à tort) à Boccace.

 

Lien vers l'exemplaire de la Bibliothèque nationale de France