Où Maurice Scève habitait-il ?

 


Cette maison, située 11 rue Saint-Jean à Lyon, a été achetée par le père de Maurice Scève en 1503. On peut supposer que le poète y a passé quelque temps de sa vie ou l'a fréquentée, mais on n'a aucune certitude à ce sujet. La maison est restée dans la famille jusqu'en 1619.

 

À cette date (qui est gravée sur la porte), la maison est vendue et transformée. Elle reviendra dans la famille Scève en 1683, suite à son rachat par Matthieu II Scève,  baron de Fléchères, qui fut prévôt des marchands. Elle restera dans cette branche de la famille Scève jusqu'au milieu du XVIIIIe siècle. 

 

Ces photos montrent l'état de la maison en 2011. Pour en savoir plus sur l'histoire de cette maison,

voir  l'article de Mme Maryannick Lavigne-Louis
Revue de la Renaissance du Vieux Lyon (n° 148, juin 2017)

 


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UNE AUTRE HYPOTHÈSE

 

On sait que le père de Maurice Scève possédait une maison rue de l'Aumône, à l'angle de la rue de la Draperie, près de l'église Saint-Nizier, en plein coeur du quartier marchand et des imprimeurs. 

 

Notre poète a pu hériter de cette maison et s'y s'installer. Cette thèse est soutenue par Anne Zander, qui localise précisément la maison dans son étude :

 

 La rue Mercière à Lyon, Histoire urbaine et sociale du XVe siècle à nos jours (in Travaux de l’institut d’histoire de l’art de Lyon, cahier n° 16, « Aspects du XVIe siècle à Lyon », 1993, p. 91-128)

 

On peut aussi la situer très précisément sur le plan scénographique de Lyon vers 1550.



La rue de l'Aumône est aujourd'hui englobée dans le tracé de la rue Dubois. La rue de la Draperie n'existe plus. La maison de Maurice Scève a disparu, au plus tard au XIXe siècle,  lors de la création de la rue Centrale, devenue rue de Brest. Mais on peut situer son emplacement  avec une bonne exactitude.

fond de carte © Métropole de Lyon | © Business Geografic - Ciril GROUP


Une cour au nom trompeur

 

Il existe à Lyon une cour Maurice Scève, dans le Musée de l'Imprimerie et de la Communication Graphique (1 rue de la Poulaillerie). Notre poète est-il venu en ce lieu ? Peut-être.  Mais il n'y a  certainement jamais habité. Cet  ancien Hôtel de la Couronne a servi de Maison de ville de 1604 à 1654, alors qu'à l'époque de Maurice Scève la Maison de Ville  était  située au 3, rue de la Fromagerie toute proche, mais elle était devenue trop exiguë.

 

Il se peut que le nom de cette cour ait été donné en référence à un M. SEVE qui figure sur une plaque gravée apposée sur un mur de la cour, à côté du fac-similé de la table claudienne. Ce M.SEVE est en fait Matthieu I Sève, échevin de la ville pour les années 1609-1610.


 

 Les Scève et le château de Fléchères

 

Matthieu I Sève  a hérité du château de Fléchères à Fareins dans la Dombes de son cousin Jean Sève (1538-1692) lequel avait acheté le domaine en 1606. Mathieu I était le grand-père de Matthieu II Scève, baron de Fléchères, qui racheta la maison du 11 rue Saint-Jean en 1683.

 

Rappelons que Maurice Scève est mort en 1563 ou 1564. Il n'a rien à voir avec le château de Fléchères pas plus qu'avec la cour du Musée de l'Imprimerie, mais Jean Sève, l'acheteur du domaine de Fléchères, était très vraisemblablement apparenté à notre poète, sans doute un arrière petit-cousin.

 

Pour en savoir plus sur l'Histoire du château de Fléchères et ses liens avec la famille Scève

 

Le château de Fléchères : état des connaissances actuelles sur un fleuron du patrimoine

Sébastien Vasseur

In Dix-septième siècle 2005/3 (n° 228), pages 547 à 562