SAULSAYE, Églogue, de la vie solitaire est paru chez Jean de Tournes en 1547, sans nom d'auteur, mais avec une devise finale déjà présente dans Délie, qui ne laisse place à aucun doute : "SOUFFRIR NON SOUFFRIR". C'est un ouvrage d'une trentaine de pages, écrit en vers décasyllabiques, illustré de deux bois gravés attribués à Bernard Salomon. Le premier de ces bois gravés se retrouve dans la Suyte des Marguerites de la Marguerite des Princesses, un recueil d’œuvres de Marguerite de Navarre, publié la même année chez Jean de Tournes.


Philerme et Antire sont des amis de longue date. Suite à un désespoir d'amour, Philerme a fui la ville parce qu'il ne voudrait pas revoir celle qui le dédaigne et le fait si cruellement souffrir. Il s'est fait berger dans un lieu retiré du monde, planté de saules. Un jour, Antire le retrouve, méconnaissable, gémissant et tenant des propos insensés. Pour inspirer à son ami l'horreur de ces lieux et le convaincre de revenir à la ville, Antire lui raconte une tragique histoire qui s'est déroulée dans cette saulsaye : la légende des Nymphes de Diane, transformées en saules pour échapper aux assauts de Satyres en rut.

Qui sera le véritable vainqueur de ce débat, où Maurice Scève  a sans doute mis beaucoup de ses propres interrogations ?


BM Lyon (Rés 355925)

Les 2 bois gravés illustrant Saulsaye

Bergers fixant leur regard

en direction de l'Anticaille de Pierre Sala

Les Nymphes assaillies par les Satyres



SAULSAYE comporte deux sous-titres qui donnent l'indication du genre : Églogue, et du sujet : De la vie solitaire. L'églogue est un genre poétique, généralement dialogué, qui met en scène les occupations champêtres et les amours simples de bergers et bergères. Arion est aussi sous-titré églogue, mais n'est guère conforme aux règles du genre.